Déversement de 1200 L de produit corrosif lors d'un accident de la route aujourd'hui 17/10/21 en Saône et Loire
A l'aube de ce dimanche matin, vers 05h20, une voiture est entrée en collision avec un camion comprenant 17 fûts de marchandises dangereuses. Lors du choc, 3 containers sont tombés sur la chaussée et 1200 litres se sont déversés sur la route.
Il pourrait être intéressant de se poser la question sur la qualité de l'arrimage. En effet, les normes liées à l'arrimage doivent permettre de répondre à une situation de conduite normale. Un évitement, s'il n'engendre pas le renversement de la remorque, est une situation de conduite normale. Si l'arrimage et le choix du type de remorque avaient été conformes et adaptés, les fûts n'auraient pas pu tomber. Seule la collision en elle-même serait une condition qui permettrait de considérer la situation comme anormale. J'ai cependant un peu de mal à comprendre que le choc avec un véhicule dans un rond-point sur un camion puisse suffir à faire tomber les fûts. Le conducteur du véhicule n'a fort heureusement été que blessé légèrement et a pu rentrer chez lui après un passage aux urgences. Le choc n'aurait donc à priori pas été d'une violence trop importante. Par conséquent, je me pose toujours la question sur la qualité de l'arrimage des charges.
La Préfecture a pris le commandement des opérations en activant le Centre Opérationnel Départemental ( COD), la police a quant à elle, établi un périmètre de sécurité. Les analyses ont démontré un produit miscible dans l'eau, ce qui pourrait causer une pollution environnementale. Les puits de captage avoisinants ont été arrêtés et un avis a été donné à la population afin de ne pas pêcher dans les cours d'eau avoisinants et également de ne pas préléver d'eau dans les puits individuels.
65 sapeurs pompiers et 15 véhicules ont été mobilisés ( voir vidéo sur l'article du Journal de Saône et Loire).
Je m'étonne de voir un camion de ce type un dimanche. Pour rappel, un véhicule de transport de marchandises avec un PTAC > 7,5T n'a pas le droit de circuler entre le samedi 22h et le dimanche 22H.
Il existe cependant un certain nombre de dérogations permanentes :
- Animaux vivants, denrées ou produits périssables
- Produits agricoles : entre le lieu de récolte et le lieu de stockage, de conditionnement, de traitement ou de transformation de ces produits (dans la région d'origine et les régions limitrophes)
- Matériel et équipements pour des manifestations économiques, sportives, culturelles, éducatives ou politiques
- Artifices de divertissement en vue d'un tir régulièrement autorisé le jour même ou le lendemain et produits pour combattre les incendies
- Hydrocarbures gazeux ou produits pétroliers pour le déroulement de compétitions sportives régulièrement autorisées
- Presse
- Déménagement de bureaux ou d'usines en milieu urbain
- Vente ambulante (foires ou marchés), dans la région d'origine et les régions limitrophes
- Vente de produits dans les foires ou les marchés, dans la région d'origine et les régions limitrophes
- Fret aérien camionné sous couvert d'une lettre de transport aérien
- Marchandises à caractère médical ou de protection sanitaire, déchets hospitaliers, linge et marchandises pour le fonctionnement d'établissements de santé
- Gaz médicaux et d'appareils de radiographie
- Appareils de radiographie
Je ne suis pas certain que les 17 fûts de matières corrosives puissent bénéficier de ces dérogations !
Des dérogations individuelles peuvent également être fournies :
- Transport indispensable et urgent, en réponse à un événement imprévu (panne de réseau électrique, panne de chauffage dans un hôpital, rupture de canalisation d'eau, par exemple)
- Approvisionnement de centres de distribution menacés de pénuries
- Transport de déchets pour l'évacuation des déchetteries et des abattoirs
- Approvisionnement en carburant par véhicules citernes des stations-service implantées le long des autoroutes et celui des aéroports en carburant avion, des ports pour les navires de pêche professionnels et à passagers réguliers
- Transport de marchandises dangereuses pour des chargements ou provenant de déchargements urgents dans les ports maritimes
- Transport de marchandises pour le fonctionnement en service continu de certains services ou unités de production
- Véhicules de services publics ou de services d'urgence
- Approvisionnement en linge propre et l'évacuation du linge sale des structures hôtelières de plus de 200 chambres par structure
- Livraison d'aliments pour animaux dans les élevages
Je suis donc curieux de connaitre les résultats de l'enquête.
Une déclaration d'accident auprès de la DREAL devra également être établie par le Conseiller Sécurité pour le Transport de Marchandises Dangereuses ( CSTMD) du transporteur. Il suffit d'une seule condition pour engager une déclaration d'accident à la DREAL, et dans le cas présent, il me semble que les 4 cases soient cochées !
- Intervention des forces de secours pendant plus de 3h
- Présence d'une victime ( blessée ou décédée), même si dans le cas présent, ce n'est pas dû au caractère dangereux de la marchandise.
- Perte de produit au-delà des différents seuils d'exemption.
- Réparation des dégâts, liés notamment à la pollution de l'environnement > 50 000 euros
Si vous expédiez ou transportez des marchandises dangereuses au-delà de certains seuils, vous disposez obligatoirement d'un Conseiller Sécurité TMD interne ou externe, mais assurez-vous qu'il soit également compétent en arrimage !
Nous assurons du conseil et des formations en arrimage, afin de vous mettre en conformité avec la réglementation. Nous sécurisons l'ensemble de vos flux et process.
Presse : Journal de Saône et Loire