Logistique : Décès d'un agent de quai intérimaire suite à un accident de travail, le 15/11/2021 à Lieusaint (77)

Bonnes pratiques et Culture Sécurité : Précarité du personnel intérimaire

Un dramatique accident de travail le 15/11/2021 à Lieusaint

 

"Vas-y ! Recules, recules ... STOP !"

Sur de trop nombreuses bases logistiques, on peut encore voir l'agent de quai se pencher au-delà de la porte sectionnelle de quai, pour guider le camion lors de la phase de mise à quai, en marche arrière.

Cette fois-ci, le camion a reculé sans voir l'agent de quai. Celui-ci s'est retrouvé la tête coincée entre la porte de déchargement et le camion. Il est décédé suite à une hémorragie cérébrale. 

L'accident a eu lieu sur le site logistique d'un des leaders mondiaux de la plasturgie, IRIS OHYAMA France, un site à la fois industriel (18 000 m2) et logistique (37 000 m2). Les boîtes en plastique sont réalisées à partir de polypropylène et de colorants par des presses à injections associées à des robots pour les opérations de démoulage, assemblage et contrôle.

2 fois plus d'accidents de travail pour le personnel intérimaire

La Culture Sécurité est souvent complexe à développer sur les bases logistiques. Les prises de postes se limitent généralement à énoncer les volumes du jour à produire ... 

La saisonnalité, variable selon les produits manutentionnés, amène les logisticiens à faire travailler un nombre important d'intérimaires sur les bases logistiques.

En France,  60 000 accidents de travail dont 3 000 accidents graves concernent le personnel intérimaire chaque année. Le taux d'accident de travail est 2x plus important que pour l'ensemble des salariés.

Responsabilité de l'employeur et de l'entreprise accueillante

Bien que l'agence d'intérim demeure l'employeur, l'entreprise accueillante, dans sa politique de prévention, est responsable de l'intégration de l'intérimaire dans ses locaux et sa mission.

Les intérimaires doivent pouvoir bénéficier d'une égalité de traitement. il en est de même dans la sécurité. Il convient même d'accentuer ce point car le personnel intérimaire ne possède pas la culture sécurité de l'entreprise, quand il y en a une. 

Le personnel intérimaire, malgré son expérience potentielle, doit être considéré vis-à-vis de la sécurité, comme un nouvel embauché.

Selon le code du travail, c'est à l'employeur d'assurer la sécurité des salariés. C'est à lui qu'incombe la responsabilté de la mise en place des mesures visant à réduire les risques professionnels et donc notamment d'éviter les risques pour le personnel intérimaire.

Le rôle du CSE

Les entreprises de plus de 10 salariés doivent avoir un Comité Social et économique (CSE). Il remplace les délégués du personnel (DP), le CHSCT et le comité d'entreprise (CE)

Le CSE veille à la Santé et à la Sécurité des salariés et dispose du droit d'alerte, notamment en cas de danger grave et imminent. Il réalise les analyses d'accident de travail.

A partir de 50 salariés, il participe à l'analyse des risques professionnels et procède aux inspections dans le cadre de la Santé et de la Sécurité au Travail. Il préconise les actions de prévention.

A partir de 300 salariés, le CSE est composé de plusieurs commissions dont la commission Santé, Sécurité et Conditions de travail

Il serait intéressant également d'intégrer le personnel intérimaire lors de l'analyse des risques professionnels

CHAVANON Conseil : Intervenant en Prévention des Risques Professionnels (IPRP)

Vous ne possédez pas les compétences en interne pour identifier les éventuelles atteintes à la santé au sein de votre entreprise. Vous avez identifié un risque pour la santé de vos collaborateurs mais ne disposez pas des compétences pour trouver une solution en termes d’amélioration continue.

Lilian CHAVANON, avec son expérience en management et QHSE, en Industrie et Supply Chain, est enregistré à la DIRECCTE et membre du Réseau IPRP Hauts de France de la CARSATT.

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Source : Le parisien

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