1er novembre 1986 - Catastrophe de Sandoz, à Bâle : Gestion de crise et stratégie de communication

Gestion de crise par Sandoz : de la catastrophe à la mise en place d'une stratégie gagnante.

 

Il y a 35 ans déjà !

6 mois après l'accident de Tchernobyl, une deuxième catastrophe environnementale va toucher l'Europe. L'accident sera d'ailleurs surnommé "TchernoBâle"

Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, peu après minuit, un incendie se déclare dans un entrepôt de l'industriel chimique Sandoz. Les primo-intervenants, 160 pompiers des villes avoisinantes, arrivés rapidement, ont été confronté à un véritable enfer : explosions de containers aux substances inconnues, des boules de feu de plus de 50 mètres. Sans connaître la nature des produits, comment être certain de la pertinence des équipements de protection ?

 

 

Gestion de la communication par les autorités :

Une odeur âcre, mélange d'oeufs pourris et de plantes en décomposition a réveillé les premiers habitants. Ce n'est qu'à 4H que les autorités suisses ont donné l'ordre aux habitants de se calfeutrer.

L'arrivée de près de 1 000 pompiers a permis d'empêcher la propagation de l'incendie à d'autres bâtiments. L'incendie a été maitrisé vers 7H, en déversant des quantités d'eau très importantes : 500L/seconde. 

Entre ordres et contre-ordres, les autorités ont donné l'ordre aux enfants d'aller à l'école, le 1er novembre n'étant pas férié en Suisse. Par contre, aucune information n'a été transmise aux régions frontalières voisines avant 5H30 : Alsace pour la France et Bad-Wurtemberg pour l'Allemagne. 

La direction du site Sandoz  avait indiqué que la majorité des substances étaient majoritairement inoffensives.

Impact environnemental du "TchernoBâle"

Les eaux d'extinction de l'incendie, contaminées par les produits toxiques du site se sont déversées par les canalisations des eaux de pluie, dans le Rhin, provoquant la mort massive des poissons. Elles contenaient notamment des pesticides, des herbicides et du mercure. Le Rhin s'est teinté d'une couleur rouge, davantage due aux colorants présents sur le site qu'aux produits toxiques en eux-mêmes.

 

Le flux de produits toxiques a anéanti toute forme de vie sur 250 km pour finalement atteindre Rotterdam et la mer du Nord, après un parcours de 1000 km.

  

Sandoz ne fournira que 17 jours après l'incident, l'inventaire des 1 250 T de produits chimiques présents sur le site.

Travaux de décontamination :

*

 

Causes de la catastrophe :

Le rapport d'enquête évoque la possibilité de l'inflammation d'une palette de bleu de prusse. Il semblerait également que les systèmes de secours du site ( extincteurs, bassins de rétention d'eau, ...) aient été sous-dimensionnés, un premier assureur ayant justement refusé d'assurer cet entrepôt contre le risque d'incendie quelques années plus tôt.

 

 

Gestion de la crise par SANDOZ : 

La gestion opérationnelle de la catastrophe réalisée, l'enjeu majeur pour l'entreprise est de parvenir à rétablir la confiance avec l'ensemble des parties prenantes.

SANDOZ a fait appel au cabinet américain BURSON-MARSTELLER pour l'accompagner sur sa stratégie de communication. Ce cabinet avait déjà géré la communication de crise de BHOPAL, une référence !

La vidéo, ci-dessous permet de suivre la mise en place de la stratégie gagnante de communication de SANDOZ :

 

En France, Le COntrat Territorial de Réponses aux RIsques et aux effets des Menaces ( COTRRIM) implique la mise en place par les entreprises du Plan d'Opération Interne ( POI) et du Plan de Continuité d'Activité (PCA) face au risque industriel.

Les entreprises doivent donc en parallèle construire une stratégie de communication de crise. La prise de parole publique ne se limite pas à un communiqué de presse. Il convient d'élaborer la stratégie de communication globale et de définir la mise en oeuvre d'un plan de communication reprenant les actions à mener à destination des différents publics.

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Sources : Aria, notrehistoire.ch